Blanche-Alice Jarest à trois époques de sa vie

Dans le dernier billet, je vous ai parlé des deux sœurs Jarest qui étaient des inséparables.  Cette semaine, je vais développer davantage sur l’héritage de Blanche-Alice dans sa communauté et pour notre famille.

Blanche-Alice Jarest est née à Saint-Hyacinthe, le 30 juin 1901. Elle était la fille de Malvina Fredette (Saint-Hyacinthe, Québec, 1860-Sherbrooke, Québec,1937) et de Jean-Baptiste Jarest (Saint-Hyacinthe, Québec 1859-Sherbrooke, Québec, 1931). Elle a été baptisée à l’Église Notre-Dame du Rosaire, la paroisse où s’étaient épousés ses parents en 1880.

Selon le recensement de 1901, la famille habitait Saint-Hyacinthe. Celui de 1911 la situe à Saint-Joseph-de-Sorel. Dix ans plus tard, celui de 1921 la situe sur la rue Brook à Sherbrooke. La famille s’y était probablement installée quelques années auparavant.

Après le décès de ses parents, les listes des électeurs nous indiquent que Blanche-Alice et sa sœur Antoinette ont habité à Richmond en 1940. Elles y sont déménagées probablement en 1938. Les deux sœurs habitaient alors avec leur cousin, Mgr Émile Vincent, curé de la paroisse Sainte-Bibiane. Ma mère Yvette Jarest a aussi habité à cet endroit.

Mon père Vincent Gauvreau y a épousé ma mère le 20 juillet 1946. Un an plus tard, mon frère Richard est venu au monde. Mgr Vincent et Blanche-Alice étaient son parrain et sa marraine.

Les deux sœurs habitent ensuite, selon les listes de 1958 et de 1963, sur la rue Dufferin à Sherbrooke. Elles y ont probablement déménagé vers 1953. Blanche-Alice continuera à habiter sur la rue Dufferin après le décès de sa sœur en 1966. Elle déménagera sur la rue Bowen Nord vers 1983.

Quelques jours avant son décès, elle entrée en résidence privée puisqu’elle souffre de trouble cognitif et qu’elle ne peut plus habiter seule. Elle est décédée le 21 mars 1985 à l’Hôpital Saint-Vincent-de-Paul. Ma mère Yvette Jarest, qu’elle avait adoptée vers 1983 (1), était alors à son chevet.

À leur arrivée à Sherbrooke, nous retrouvons Albert, Armand, Adrien, Antoinette et Blanche-Alice qui habitent avec leurs parents Jean-Baptiste et Malvina. Armand et Albert quitteront la famille en 1917. Armand épousera Berthe Côté en mai à l’église Saint-Jean-Baptiste et Albert épousera Marie Perreault en novembre à la cathédrale Saint-Michel. Les deux frères sont bouchers de leur métier. Marie-Perreault était originaire de Lambton.  D’après le registre de Saint-Michel, elle est de cette paroisse. Elle habitait donc à Sherbrooke lorsqu’elle a épousé Albert.

Adrien travaille avec son père en tant que plombier. Antoinette est garde-malade. Blanche-Alice termine ses études au Mont Notre-Dame. Elle devient institutrice, elle enseigne un temps à la Commission scolaire catholique de Sherbrooke.

En 1935, à la demande de l’abbé Origène Vel, Blanche-Alice Jarest fonde la première compagnie des guides catholiques à Sherbrooke. L’unité des scouts avait déjà été fondée dans le diocèse depuis 1931.

Blanche-Alice Jarest et ma mère Yvette Jarest, Richmond vers 1938.

Les premières rencontres ont lieu dans le salon des Jarest sur la rue Brook. La première unité des guides compte onze jeunes filles du Mont Notre-Dame. Ma mère a aussi fait partie des guides, mais elle n’était pas de la première unité (2). Blanche-Alice poursuivra son travail de cheftaine jusqu’en 1940.

 

Le 11 juin 1977, Blanche-Alice accordait une entrevue au journal La Tribune en lien avec la fondation du Guidisme en Estrie. Huit ans plus tard, le mouvement célébrait ses cinquante ans. Les célébrations tombaient la même fin de semaine que ses funérailles à l’église Saint-Sacrement. Les guides ont assisté aux obsèques de leur fondatrice et ont fait une haie d’honneur au moment où les porteurs sortaient sa dépouille de l’église. Ce fut un moment chargé d’émotions pour toute la famille.

La ville de Sherbrooke et MURIRS ont fait un devoir de mémoire en érigeant une murale en 2012 sous le thème de « Destinées et Origines ». Parmi les personnages illustres qui y figurent, Blanche-Alice Jarest se tient bien droite vêtue de son costume de cheftaine. Une très belle façon de souligner son rôle dans la fondation du mouvement des guides en Estrie. Cette murale est située au 250, rue Laurier à Sherbrooke.

Murale "Destinées et Origines" . Blanche-Alice est le personnage quatre (4).

On projetterait à Sherbrooke, de proposer son nom à une rue de la ville. Cette information m’a été transmise au printemps de 2020. C’est ce qui a été le point de départ de mes recherches généalogiques et historiques. J’ai réalisé à ce moment-là que j’en savais très peu sur l’histoire de ma famille. Une curiosité qui est devenue passion et mon projet de retraite.

Blanche-Alice Jarest, en plus d’avoir été institutrice et fondatrice du Guidisme en Estrie, a aussi travaillé comme secrétaire, servante au Presbytère de Richmond et secrétaire-comptable. Lorsqu’elle a pris sa retraite en 1972, elle travaillait à la librairie MediaPaul sur la rue Saint-François à Sherbrooke. Elle était très appréciée des Pères de Saint-Paul. Elle a aussi fait preuve d’une grande générosité en soutenant plusieurs communautés religieuses.

Soulignons que Blanche-Alice Jarest repose au cimetière Saint-Michel de Sherbrooke auprès de ses parents, de ses frères Armand et Adrien et de sa sœur Antoinette.

Monument des Jarest, cimetière Saint-Michel, Sherbrooke
Dalle funéraire de Blanche-Alice Jarest


Le jour des funérailles de Blanche-Alice, le soutien de sa belle famille a été
d'une grande importance pour ma mère.
Éliane Gauvreau-Gagnon, Dominique Gauvreau,
Ma mère Yvette Jarest-Gauvreau, ma cousine Gaétane Gagnon-Rodrigue,
Ma sœur Micheline Gauvreau et Yvette Gauvreau-Beaudet.
Photo prise le 23 mars 1985, à la veille des funérailles.
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1-Yvette Jarest était la fille de son frère Albert Jarest. Son éducation avait été confiée à Antoinette et Blanche-Alice Jarest, après la séparation des parents, peut-être vers 1926. Certaines informations laissent supposer que cette tutelle aurait débuté quelques années plus tard. (https://histoiresetreflections.ca/2021/01/02/eclairage-nouveau-sur-lhistoire-de-ma-grand-mere-jarest/) . Les sœurs Jarest ont été la famille de substitution pour ma mère. Elles en ont pris soin comme de leur propre fille. Blanche-Alice avait trois nièces, mais c’est son amour pour ma mère qui l’a poussé à faire des démarches juridiques d’adoption auprès du Tribunal de la jeunesse pour s’assurer qu’elle soit sa seule héritière. Cette adoption était probablement une première en deux adultes.

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2-Photo dans l’article de La Tribune du 11 juin 1977 sur la première unité des guides,

Notes : Certaines informations dans ce texte proviennent d’un document sur Blanche-Alice Jarest écrit par Jean-Marie Dubois, professeur émérite en lettres et sciences humaines à l’Université de Sherbrooke.

Dernier d'une famille de trois enfants, j'ai œuvré une partie de ma vie dans le domaine de la santé et des services sociaux. Depuis neuf ans, j'ai entamé une nouvelle carrière comme directeur d'un organisme communautaire LGBTQ (2012-2021). Depuis avril 2021, je suis en pré-retraite et j'agis à temps partiel comme coordonnateur aux communications et agent de liaison d'un organisme familiale inclusif. Amateur d'opéra et de ballet, je suis passionné par la recherche, l'histoire, la généalogie, le cinéma et les arts en général.

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