Quoi que l’on puisse penser ou en dire, je ne crois pas un mot de ce que les mouvements complotistes racontent au sujet de la pandémie ou sur la vaccination de masse qui débute à l’heure actuelle
Travaillant occasionnellement avec des professionnels de santé publique et ayant connu des personnes qui sont décédées lors de la première vague, je suis convaincu que les efforts demandés sont nécessaires. La gouvernance, les décisions gouvernementales et de la santé publique peuvent parfois sembler en contradiction, confuses ou incompréhensibles. Je crois que de gérer cette pandémie planétaire est un défi colossal.
Le méchant virus s’est invité dans notre foyer. J’ai vu mon conjoint décliner de jour en jour depuis deux semaines. Il n’avait pourtant pas de fièvre, mais l’énergie n’y était pas depuis près de deux semaines. J’ai dû prendre des détours pour parvenir à le convaincre de ne pas retourner travail et de prendre du repos. J’ai pensé à une grosse grippe, mais il n’y a aucune activité grippale dans la région.
Il avait l’impression qu’un camion lui était passé sur le corps tellement les douleurs musculaires étaient intenses. Ce sont succédé les épisodes de chaleurs et de frissons. Mardi soir, il a commencé à faire de la fièvre, à avoir une toux sèche, une respiration haletante et une variation incompréhensible de sa tension artérielle. Mercredi soir, il vomissait sa vie et il avait de fortes douleurs abdominales. Il a perdu le sens de l’odorat.
C’est avec inquiétude qu’il s’était déplacé à la clinique COVID de la région pour un dépistage mercredi matin. Jeudi soir, nous avons appris qu’il avait testé positif. Vendredi, la santé publique l’a contacté pour un suivi et pour débuter le retraçage de ces contacts depuis 15 jours.
Pour ma part, je n’ai aucun symptôme présentement. Je serai testé ce matin. Avec le recul, je me demande si je n’ai pas contracté la maladie avant lui sans le savoir. Il y a quelques semaines, j’ai eu un genre de rhume. J’étais allé passer un test pour m’assurer que ce n’était pas la COVID, mais il s’était avéré négatif. Dans les jours qui ont suivi, la toux et les écoulements nasaux ont disparu. Cependant j’étais très fatigué au point de faire des nuits de près de douze heures lorsque j’étais en congé. J’avais des douleurs dorsales intenses. J’avais mis ça sur le dos d’un début de dépression saisonnière. C’est quelque chose que je vis souvent à l’automne à cause du manque de luminosité. Novembre a été particulièrement gris cette année. J’étais débordé par le travail. Je vivais beaucoup de changements. Je n’ai pas fait de lien avec mes douleurs et la COVID puisque j’ai des mots de dos chroniques depuis des années. Les douleurs étaient quand même très intenses.
J’évoque ici une probabilité. Ce que je sais, c’est que mon conjoint a été frappé de plein fouet par le virus. Je le vois prendre du mieux depuis hier. C’est encourageant. Souhaitons que ça se poursuive sans complication. Rien ne démontre pour le moment qu’il soit atteint de la forme létale de la maladie.
Pour ma part, je serai fixé d’ici 48 heures. Depuis jeudi, nous demeurons à la maison pour un minimum de 14 jours. J’avais déjà repris le télétravail pour respecter le décret gouvernemental. Nous passerons ce temps des fêtes dans notre foyer.
Là où je suis quand même en colère, c’est que nous avons toujours respecté les règles sanitaires et la distanciation sociale depuis le début de la pandémie. Nous ne faisons que des activités essentielles (épicerie, pharmacie, travail). Nous ne visitons pas nos amis et nos familles. Nous sommes demeurés dans notre bulle sanitaire. Malgré tout, le virus s’est invité chez nous. La transmission communautaire est donc partout, comparativement à la première vague. Nous faisons maintenant partie des statistiques de la maladie.
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