J’en connaissais très peu sur de la famille de ma mère, mise, à part que toute jeune, elle avait été recueillie chez les sœurs de son père. Il semble cependant que l’histoire n’est pas tout à fait ce qu’on m’en avait relaté.
Ma mère m’avait raconté qu’elle était la cousine d’un dénommé Doris Lussier. Je ne l’ai jamais rencontré et il n’a jamais fréquenté notre famille d’aussi loin que je me souvienne. Je connaissais davantage cet homme comme étant le personnificateur du père Gédéon que je voyais à la télévision et comme influenceur politique pour l’indépendance du Québec. J’ai donc débuté ma recherche en allant lire sa biographie sur internet.
C’était un Lussier, et je ne connaissais aucun Lussier dans notre famille élargie. Comment pouvait-il être le cousin de ma mère?
Rose De Lima Picard avait épousé en premières noces un certain Donat Lussier décédé le 19 février 1922. De ce mariage étaient nés trois enfants, Doris, Thérèse et Claire.
En 1925, Rose épousa un dénommé Elzéar Perreault de Lambton en Estrie. Il s’agissait du frère de ma grand-mère Marie Perreault. J’ai donc fait le lien avec ce que ma mère m’avait raconté sur Doris Lussier et j’ai compris pourquoi elle affirmait qu’il était son cousin, puisque Elzéar avait adopté les trois enfants de feu Donat Lussier par son mariage avec Rose.
En poursuivant mes recherches, j’ai retrouvé les parents d’Elzéar Perreault. Jean Perreault (1852-1927) et Flore Roy (1859-1941). Ces derniers joueront un rôle déterminant dans la petite enfance de ma mère et de son frère dont j’ignorais encore le nom, tout comme j’ignorais cette partie de l’histoire de ma mère.
Au cours du mois de juin 2020, j’ai pris la route vers Lambton. Je ne connaissais pas cette municipalité. Je voulais voir les lieux où avait vécu la famille Perreault. Je voulais aller voir l’endroit où étaient inhumés mes arrière-grands-parents. Il n’y avait qu’une paroisse dans le village. Les cimetières catholiques en campagne sont souvent sur le terrain de l’église paroissiale. J’ai rapidement repéré l’église Saint-Vital. Mon conjoint m’accompagnait. Je crois d’ailleurs que c’est lui qui a repéré le monument de la famille Perreault.
Les noms de Jean Perreault et Flore Roy étaient inscrits sur la pierre tombale, ainsi que ceux d’Elzéar Perreault et Rose Picard. Il n’y avait cependant aucune trace de ma grand-mère Marie. Je suis demeuré quelque peu sur mon appétit.
J’ai profité de l’occasion pour visiter ce coin de pays fort joli avec ses montagnes, ses collines, ses terres agricoles au bord du majestueux grand lac Saint-François. C’est un endroit bucolique d’une grande beauté.
Après plus de huit heures de route, nous sommes revenus à la maison. J’étais déterminé à poursuivre mes recherches pour comprendre les chemins qu’avait empruntés Marie Perreault au cours de sa vie. Elle et Albert avaient-ils divorcé? S’’étaient-ils séparés ou étaient-ils décédés lorsque ma mère n’était qu’une enfant? Que s’était-il passé pour qu’on ne me parle jamais d’elle, pour que sa trace soit perdue et sa mémoire effacée? Que s’était-il passé dans cette famille? Mon enquête ne faisait alors que commencer.
Visite à Lambton, automne 2020
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